Définition et buts du traitement
Certaines patients présentes une désaxation de la rotule (la rotule « part » vers l’extérieur, elle peut être instable, se déboîter complètement ou partiellement) ; parfois la rotule est simplement en position de bascule externe et est douloureuse.
Le chirurgien réalise un examen complet, et fait réaliser des examens complémentaires pour mettre éventuellement en évidence des facteurs favorisant l’instabilité ou la désaxation de la roture : radiographies, scanner, IRM.
Dans certains cas (rotule très instable et échec des traitements rééducatifs) on pourra proposer une chirurgie de RECENTRAGE de la rotule.
Avant le traitement
Il peut être intéressant dans de réaliser un programme rééducatif préopératoire dans un but d’assouplissement, de renforcement musculaire (muscle vaste interne) et de préparation à l’intervention. Cette ordonnance est rédigée par votre chirurgien.
Il est fortement recommandé de s’arrêter (définitivement) de fumer 3 à 6 semaines avant l’intervention, de réduire la consommation d’alcool et d’antalgiques. Une nourriture saine et équilibrée aidera votre organisme à se préparer à la chirurgie. Vous verrez l’anesthésiste en consultation quelques temps avant l’intervention.
Il vous proposera de vous endormir soit entièrement, soit partiellement selon votre état de santé et vos souhaits.
Si la tubérosité tibiale antérieure (TTA) qui est la saillie osseuse sur laquelle se fixe le tendon rotulien (ligament patellaire) se trouve dans une position anormalement externe, on peut réaliser une TRANSPOSITION de la TTA (c’est-à-dire la détacher et la refixer dans une position plus anatomique).
Si la TTA est en position correcte et que l’instabilité de la rotule est liée à une hyper laxité, une rotule en position haute, une déchirure de l’aileron interne ou une dysplasie de trochlée (creux fémoral dans lequel glisse la rotule lors de la flexion du genou), on peut réaliser une ligamentoplastie spéciale appelée MPFL (pour : Medial Patellofémoral Ligamentoplasty) qui permet de reconstituer la structure ligamentaire qui empêche la rotule de « partir » sur le côté.
La plupart de ces interventions sont réalisées en AMBULATOIRE : le patient arrive à l’hôpital 1h30 avant l’intervention et rentre à son domicile 2h après l’intervention. Au bloc opératoire l’anesthésiste réalise l’anesthésie prévue (partielle ou totale), le patient est installé sur la table d’opération. La durée d’intervention est variable en fonction du (des) gestes réalisés : de 30 minutes pour une transposition simple de la TTA à 1h30 pour une combinaison de TTA et de MPFL.
Après l’intervention, vous bénéficierez d’une réfrigération automatisée associé à une presso-thérapie séquentielle (Game Ready®) afin de limiter le gonflement, les saignements et la douleur.
Après transposition de TTA, une attelle antalgique permet de limiter les douleurs.
La rééducation est précoce et concerne le contrôle de la douleur ainsi que le réveil musculaire de la cuisse (quadriceps et ischio-jambiers. Cette rééducation se fait sous le seuil de la douleur. Idéalement à raison de 3 à 5 fois par semaine.
Dans tous les cas on conseillera l’application pluriquotidienne de glace (poches de petits pois surgelés, dispositifs de cryothérapie classique (Ice Packs) ou genouillère réfrigérée (sur ordonnance).
Le chirurgien vous revoit en consultation à 4 semaines post-opératoires. Entretemps l’infirmière libérale réalise les soins à domicile ainsi que les injections d’héparine pour éviter les phlébites (si prescrit par le chirurgien).
Le travail sera repris entre 6 semaines et 3 mois selon le geste réalisé et le poste de travail envisagé.
Les complications sont peu fréquentes et favorisées par les comorbidités du patient : obésité, diabète, traitements anticoagulants ou immunosuppresseurs, chirurgies précédentes, tabagisme et addictions… On citera de manière non exhaustive : hématomes postopératoires, phlébites, algoneurodystrophie, persistance de douleurs fémoro-patellaires malgré le recentrage, très rares infections…
Votre chirurgien vous remet en consultation une information orale et écrite détaillée concernant l’intervention prévue. Il a discuté avec vous des alternatives thérapeutiques. Toutes les mesures sont prises avant, pendant et après l’intervention pour réduire au maximum le risque de complications et bien sûr pour les traiter précocement en cas de survenue. La collaboration attentive du patient et de son entourage sont indispensables afin de minimiser au mieux ce risque.
La chirurgie de recentrage / stabilisation de l’appareil extenseur (transposition de TTA et / ou MPFL) permet la plupart du temps de stabiliser la patella, d’améliorer le comportement mécanique de la patella (rotule) lors des mouvements de flexion et extension du genou, et d’éviter les subluxations ou luxations de la rotule (déboîtements).
Il peut malgré tout persister des phénomènes douloureux, surtout si le cartilage de la rotule a été abîmé (contraint, fissuré, usé, blessé) avant la réalisation du geste chirurgical.
La composante musculaire est également très importante et justifie la réalisation d’un programme rééducatif (en cabinet ou par soi-même) adapté et prolongé.
Les activités sportives devront souvent être adaptées (moins bonne tolérance aux sports pivots et avec changements d’appui, sauts et réceptions mono-podales).
Les activités professionnelles devront être analysées de manière à dépister d’éventuelles postures / tâches / déplacement favorisant les douleurs de l’appareil extenseur du genou (travail accroupi ou à genoux, manutention + pivots). Un contact pourra être pris avec la médecine du travail pour optimiser éventuellement les postures et le poste de travail.